Mathurin Méheut

(1882-1958)

Mathurin Méheut naît dans une famille d'artisans. En 1896, il entre en apprentissage à Lamballe chez Mathurin Guernion, peintre en bâtiment ; de là sont connus ses premiers dessins datés. Il entre à l'Ecole Régionale des Beaux-Arts de Rennes (Ille-et-Vilaine) en 1898 et séjourne pendant un mois à Paris en 1900. En 1902, à la fin de ses études à Rennes, il s'installe à Paris. Il travaille à la revue Art & Décoration et publie des illustrations sur les poissons et les coraux. Parallèlement, il s'inscrit à L’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris. Il effectue son service militaire de 1903 à 1904 à Saint-Lo. En 1905, il épouse Marguerite Rouja au Mans. Le couple se fixe à Paris dans le 15e arrondissement, au no 45 rue Falguière.

De 1910 à 1912, il séjourne et travaille à la Station Biologique de Roscoff, où il peut observer et dessiner le milieu marin dans un contexte scientifique. C'est là qu'il crée les bases de l'ouvrage Étude de la mer 1913-1914 sous la direction de Maurice Pillard (dit Verneuil). Une exposition qui lui est consacrée au musée des Arts Décoratifs de Paris en 1913 réunit 450 œuvres sur la faune et la flore marine réalisées à Roscoff. La revue L’Illustration publie plusieurs de ses tableaux en couleur2. Le musée Océanographique de Monaco et le musée de Luxembourg à Paris acquièrent certaines de ses œuvres. ​

Mathurin Méheut est lauréat de la « Bourse autour du monde » attribuée par la Fondation Albert-Kahn. Il peut ainsi voyager à Hawaï puis au Japon où le séjour est interrompu par la mobilisation due à la Première Guerre Mondiale. Méheut rentre en France et est incorporé en octobre au 136e régiment d'infanterie d’Arras, puis de 1916 a 1917 il est détaché au service topographique et cartographique à Sainte-Menehould puis à Bergues. Il y réalise ses Croquis de guerre témoignant de la vie dans les tranchées. Il est démobilisé en 1919. Méheut reprend son poste de professeur à l’Ecole Boulle à Paris jusqu'en 1928 après avoir brièvement enseigné à l’Ecole Estienne à Paris en 1921.

Après l'armistice, il revient dans sa Bretagne natale et exerce les métiers de décorateur et d'illustrateur. Devenu peintre official de la Marine en 1921, Méheut fait preuve d'une activité diversifiée : entre 1924 et 1935, il participe à la décoration de neuf paquebots dont le Normandie. Il est aussi illustrateur de livres, collabore comme céramiste pour la faïencerie Henriot a Quimper.
En 1926 il adhère à la société des artistes décorateurs et réalise ses premières céramiques pour la Manufacture nationale de Sèvres en 1927. Témoin d'une époque, passionné par les hommes et les paysages de sa province natale, il sillonne la Bretagne de Rennes a Dinan, de Roscoff a Saint-Guénolé en pays Bigouden, laissant une abondante production et un témoignage précis et multiforme de la vie bretonne à son époque. Il enseigne de 1940 a 1944 a l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes.

En novembre 1942 alors qu’il était venu passer quelques jours en pays Bigouden chez son ami l’écrivain Auguste Dupouy, le soir de son départ, arrive trop tardivement a Pont-l’Abbé, après le couvre feu, il trouve porte close a l’Hôtel des Voyageurs dans lequel il comptait passer la nuit. Apercevant un rai de lumière dans la maison d’en face (La Maison LE MINOR), il tente sa chance, frappe à la porte de la famille Le Minor qui lui offre spontanément l’hospitalité. Méheut ne va pas tarder à devenir un habitué de la maison. Une correspondance s’ébauche, qui ne cessera qu’a la mort du peintre. Il produisit de nombreux croquis qui ont donne naissance au logo historique de la marque à l’hermine, LE MINOR. En novembre 1948, Méheut et Jean Le Minor, l’un des fils de Marie-Anne, alors étudiant à Paris, veilleront ensemble à la bonne mise en place des vitrines de la Grande Maison du Blanc dédiées à la période de Noël aux produits LE MINOR.

Le premier projet que Mathurin Méheut et Marie-Anne Le Minor élaborèrent concernait l’édition d’un grand ouvrage sur la broderie et les brodeurs en Pays Bigouden. Colette, sollicitée pour en écrire le texte par son ami Méheut et –qui devient par la suite l’amie de Marie-Anne– Elle dut finalement y renoncer en raison de sa santé déclinante.
Deux ouvrages sur le sujet de la broderie paraîtront après la guerre et furent illustrés par Méheut. L’artiste dessinera ensuite le décor des boites de poupées LE MINOR ainsi que le service de table La Mer, le pendant en tissu imprimé du service du même nom conçu par Méheut pour la faïencerie Henriot de Quimper. Quelques soixante ans après sa conception, celui-ci continue à être produit, en deux tons, et est toujours l’un des fleuron de la maison. A la suite de sa fréquentation abondante des Ateliers LE MINOR, Méheut laissa de nombreux croquis, des aquarelles, des dessins représentent les brodeurs, les employés, les ateliers et la boutique LE MINOR laquelle a conservé son mobilier breton en chêne d’origine. Mathurin Méheut est élu à l'Académie de marine en en 1956 et meurt à Paris le 22 février 1958. Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse. Il a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire et le développement artistique de la maison LE MINOR

Un musée Mathurin Méheut est créé dans la ville qui l'a vu naître, à l'intérieur d'une maison à pans de bois du XVème siècle. Ce musée conserve environ cinq mille de ses œuvres.*

* Nous remercions Armel Morgant pour son important travail de recherche sur la maison Le Minor dont cet article est très largement extrait. Voir LE MINOR, editions…

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Mathurin Méheut

(1882-1958)

Mathurin Méheut naît dans une famille d'artisans. En 1896, il entre en apprentissage à Lamballe chez Mathurin Guernion, peintre en bâtiment ; de là sont connus ses premiers dessins datés. Il entre à l'Ecole Régionale des Beaux-Arts de Rennes (Ille-et-Vilaine) en 1898 et séjourne pendant un mois à Paris en 1900. En 1902, à la fin de ses études à Rennes, il s'installe à Paris. Il travaille à la revue Art & Décoration et publie des illustrations sur les poissons et les coraux. Parallèlement, il s'inscrit à L’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris. Il effectue son service militaire de 1903 à 1904 à Saint-Lo. En 1905, il épouse Marguerite Rouja au Mans. Le couple se fixe à Paris dans le 15e arrondissement, au no 45 rue Falguière.

De 1910 à 1912, il séjourne et travaille à la Station Biologique de Roscoff, où il peut observer et dessiner le milieu marin dans un contexte scientifique. C'est là qu'il crée les bases de l'ouvrage Étude de la mer 1913-1914 sous la direction de Maurice Pillard (dit Verneuil). Une exposition qui lui est consacrée au musée des Arts Décoratifs de Paris en 1913 réunit 450 œuvres sur la faune et la flore marine réalisées à Roscoff. La revue L’Illustration publie plusieurs de ses tableaux en couleur2. Le musée Océanographique de Monaco et le musée de Luxembourg à Paris acquièrent certaines de ses œuvres. ​

Mathurin Méheut est lauréat de la « Bourse autour du monde » attribuée par la Fondation Albert-Kahn. Il peut ainsi voyager à Hawaï puis au Japon où le séjour est interrompu par la mobilisation due à la Première Guerre Mondiale. Méheut rentre en France et est incorporé en octobre au 136e régiment d'infanterie d’Arras, puis de 1916 a 1917 il est détaché au service topographique et cartographique à Sainte-Menehould puis à Bergues. Il y réalise ses Croquis de guerre témoignant de la vie dans les tranchées. Il est démobilisé en 1919. Méheut reprend son poste de professeur à l’Ecole Boulle à Paris jusqu'en 1928 après avoir brièvement enseigné à l’Ecole Estienne à Paris en 1921.

Après l'armistice, il revient dans sa Bretagne natale et exerce les métiers de décorateur et d'illustrateur. Devenu peintre official de la Marine en 1921, Méheut fait preuve d'une activité diversifiée : entre 1924 et 1935, il participe à la décoration de neuf paquebots dont le Normandie. Il est aussi illustrateur de livres, collabore comme céramiste pour la faïencerie Henriot a Quimper.
En 1926 il adhère à la société des artistes décorateurs et réalise ses premières céramiques pour la Manufacture nationale de Sèvres en 1927. Témoin d'une époque, passionné par les hommes et les paysages de sa province natale, il sillonne la Bretagne de Rennes a Dinan, de Roscoff a Saint-Guénolé en pays Bigouden, laissant une abondante production et un témoignage précis et multiforme de la vie bretonne à son époque. Il enseigne de 1940 a 1944 a l’Ecole des Beaux-Arts de Rennes.

En novembre 1942 alors qu’il était venu passer quelques jours en pays Bigouden chez son ami l’écrivain Auguste Dupouy, le soir de son départ, arrive trop tardivement a Pont-l’Abbé, après le couvre feu, il trouve porte close a l’Hôtel des Voyageurs dans lequel il comptait passer la nuit. Apercevant un rai de lumière dans la maison d’en face (La Maison LE MINOR), il tente sa chance, frappe à la porte de la famille Le Minor qui lui offre spontanément l’hospitalité. Méheut ne va pas tarder à devenir un habitué de la maison. Une correspondance s’ébauche, qui ne cessera qu’a la mort du peintre. Il produisit de nombreux croquis qui ont donne naissance au logo historique de la marque à l’hermine, LE MINOR. En novembre 1948, Méheut et Jean Le Minor, l’un des fils de Marie-Anne, alors étudiant à Paris, veilleront ensemble à la bonne mise en place des vitrines de la Grande Maison du Blanc dédiées à la période de Noël aux produits LE MINOR.

Le premier projet que Mathurin Méheut et Marie-Anne Le Minor élaborèrent concernait l’édition d’un grand ouvrage sur la broderie et les brodeurs en Pays Bigouden. Colette, sollicitée pour en écrire le texte par son ami Méheut et –qui devient par la suite l’amie de Marie-Anne– Elle dut finalement y renoncer en raison de sa santé déclinante.
Deux ouvrages sur le sujet de la broderie paraîtront après la guerre et furent illustrés par Méheut. L’artiste dessinera ensuite le décor des boites de poupées LE MINOR ainsi que le service de table La Mer, le pendant en tissu imprimé du service du même nom conçu par Méheut pour la faïencerie Henriot de Quimper. Quelques soixante ans après sa conception, celui-ci continue à être produit, en deux tons, et est toujours l’un des fleuron de la maison. A la suite de sa fréquentation abondante des Ateliers LE MINOR, Méheut laissa de nombreux croquis, des aquarelles, des dessins représentent les brodeurs, les employés, les ateliers et la boutique LE MINOR laquelle a conservé son mobilier breton en chêne d’origine. Mathurin Méheut est élu à l'Académie de marine en en 1956 et meurt à Paris le 22 février 1958. Il est inhumé à Paris au cimetière du Montparnasse. Il a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire et le développement artistique de la maison LE MINOR

Un musée Mathurin Méheut est créé dans la ville qui l'a vu naître, à l'intérieur d'une maison à pans de bois du XVème siècle. Ce musée conserve environ cinq mille de ses œuvres.*

* Nous remercions Armel Morgant pour son important travail de recherche sur la maison Le Minor dont cet article est très largement extrait. Voir LE MINOR, editions…

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